Chaque année, de nombreux employés de l’Etat doivent partir vers le « privé » : contractuels en fin de contrat ; militaires atteignant leur limite d’âge propre ; externalisations de métiers ; etc. Sans oublier les personnes devant abandonner leurs fonctions à la suite d’élections.
Si la reconversion peut sembler simple lorsque l’emploi recouvre des savoir faire similaires dont seul l’environnement change, ce n’est plus le cas lorsque le nouveau poste s’inscrit fortement dans une logique d’entreprise.
L’expérience de plusieurs années d’accompagnement d’Arcles l’amène à distinguer trois chapitres dans les difficultés de cette transition :
1 – l’articulation entre le sens du collectif et la position individuelle
2 – le brouillard de la grille hiérarchique
3 – la primauté de la vente
Certes, les acteurs de l’entreprise n’ont pas tous des egos surdimensionnés. Pourtant, ce que les agents de la fonction publique ont appris sur la priorité du « service à autrui » doit être relativisé au moment ils entrent dans le monde entrepreneurial. Dans cet espace, le jeu collectif se limite souvent à une petite équipe ou à une entité locale, et non à une vision plus large au sein d’une mission collective (projet d’entreprise) souvent fantasmée. En outre, il faut s’attendre à devoir parfois défendre sa place et son action : celles-ci ne sont jamais protégées par une position statutaire.
La seconde découverte a rapport aux mécanismes internes de l’entreprise. Celle-ci se compose de services divers ayant des motivations différentes.
Cette situation crée inévitablement des conflits d’intérêts. Bien qu’habitués à de telles situations, les nouveaux entrants peuvent être perdus lorsqu’ils découvrent en particulier que les règles de résolution de ces conflits ne sont jamais établies. La résolution de ces inévitables conflits relève en effet en général de coutumes, en quelque sorte tribales, qu’aucune hiérarchie n’appréciera de devoir trancher.
Enfin, se rendre compte que la vente est le moteur de l’entreprise est le point le plus important. Les anciens agents de la fonction publique sont habitués à bien ordonnancer la dépense publique. Mais en passant au privé, ils doivent impérativement intégrer la dimension primordiale de la vente, depuis le marketing jusqu’au recouvrement.
Ainsi, que ce soit pour créer ou reprendre une entreprise ou pour prendre une responsabilité dans une grande société, le parcours de reconversion d’un agent de la fonction publique ne se limite pas à un simple transfert de compétences. La métamorphose comporte une dimension quasi culturelle qui s’ajoute aux éventuelles techniques à acquérir.
Arclès possède l’expérience d’une telle approche progressive [1] qui ne s’enseigne ni dans les écoles de management, ni dans les manuels.