L’intelligence décisionnelle est l’aptitude à prendre des décisions en toute conscience de ce qui se joue. Savoir décider n’est pas un don que vous avez ou pas dès le berceau, au contraire, c’est une compétence qui se travaille. Focus sur l’ouvrage de Marine Balansard & Marine de Cherisey, « Décider ça se travaille ».
Si l’intelligence décisionnelle est essentielle pour tout dirigeant, elle concerne chacun dans l’entreprise, car quel que soit votre niveau, vous êtes appelé à décider. En précisant et en appuyant les rôles primordiaux du corps, des émotions, de la raison et de l’intuition dans la décision, vous êtes en mesure de décider en confiance.
L’incontournable intelligence du corps
Même à l’heure du tout digital, vous décidez toujours avec votre corps, c’est bien lui qui est à l’œuvre pour percevoir le monde car aucune information n’arrive directement à l’ordinateur caché dans votre cerveau. Pensez à votre corps au moment de décider : ai-je bien fait les déplacements que j’estimais nécessaire à cet audit d’usine, ou dans cet entretien d’embauche ? Être conscient du rôle du corps vous permet non seulement de capter des informations utiles à la décision, mais aussi de gérer vos limites (épuisement, stress, self control).
L’intelligence émotionnelle fait la différence
Du latin motio qui signifie mouvement, vos émotions sont au cœur de vos décisions. Elles seront de précieuses alliées dans ces dernières si vous savez les piloter et les mettre à leur « juste place ». C’est tout l’enjeu de l’intelligence émotionnelle, cette compétence qui bien maîtrisée est l’art de gérer et d’utiliser vos émotions. Elle vous ouvre à la compréhension des situations et des autres, et contribue à faire la différence au moment de décider.
L’intelligence de la pensée : optimiser rationalité et intuition
Avec le corps et les émotions, la rationalité est bien sûr indispensable pour décider. Elle permet l’évaluation des situations. Avec votre rationalité s’avance aussi, masquée, votre intuition. Cette dernière n’est pas une voix mais plutôt une voie proposée par votre expérience, comme nous l’indique le prix Nobel d’Economie Daniel Kahneman. Tout changement dans votre environnement d’expérience doit vous alerter. Mettez votre intuition de côté, soumettez plutôt la situation à votre analyse rationnelle, le temps de reconstruire les conditions d’une intuition pertinente, qui nécessite une expérience solide dans votre nouvel environnement.
« Le secret de l’action, c’est de s’y mettre » écrit Alain, et c’est en prenant conscience de toutes vos ressources que vous entrez dans votre zone de confiance pour mener des décisions réussies. Décider, ça se travaille !
Marine Balansard & Marine de Cherisey, auteurs de « Décider ça se travaille » aux Editions Eyrolles. Préface de Jean-Louis Etienne