La mobilité internationale est devenue une question essentielle pour les jeunes. Et même si une personne sur deux part à l’étranger au cours de ses études, l’accès à cette expérience reste inégal.
La durée des séjours est très fluctuante. Selon l’étude, seuls 13% des séjours à l’étranger ont duré plus de 6 mois. Un chiffre qui est encore bien loin de l’objectif fixé par Emmanuel Macron qui espère que d’ici 2024, “la moitié d’une classe d’âge devra avoir passé, avant ses 25 ans, au moins 6 mois dans un autre pays européen”.
Près d’un jeune sur deux, tous niveaux de diplômes confondus, dit avoir effectué un séjour à l’étranger au cours de sa scolarité selon l’enquête Génération 2013 du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq). Cette étude menée entre avril et juillet 2016, dont les données ont été publiées récemment, s’est intéressée à 19.500 jeunes représentant les 693.000 sortis du système éducatif en 2013 en France.
Une mobilité plus ou moins possible selon le cursus
Les jeunes non diplômés sont seulement 23% à avoir séjourné à l’étranger. Pour les diplômés d’un CAP – BEP, la proportion est sensiblement la même. Lorsqu’on additionne les titulaires d’un Bac Pro, seulement 4% d’entre eux se sont rendus à l’étranger dans le cadre de leurs études.
A l’inverse, les jeunes faisant de longues études ont plus de chance de partir à l’étranger. Par exemple, les ingénieurs et les jeunes diplômés d’école de commerce sont les plus concernés par les expériences internationales. 86% d’entre eux déclarent être partis, la mobilité internationale fait souvent partie intégrante de leurs cursus. Pour autant, à même niveau scolaire, des différences sont aussi présentes entre les différentes spécialités. Les diplômés de Lettres, Sciences Humaines, Gestion et droit ne sont “que” 68% à être partis, et 59% pour les diplômés de Sciences et Techniques.
Les doctorants sont aussi globalement très concernés (75%) par les expériences à l’étranger. Avoir réalisé une thèse à l’international est un réel avantage pour trouver un emploi dans la recherche académique, relève l’étude.
Vacances, études ou bénévolat ?
Sur les 324.000 jeunes de la Génération de 2013 à avoir voyagé durant leur scolarité, près de la moitié y sont partis en vacances. 34% des jeunes ont déclaré être parti pour des stages ou pour continuer leurs études et 10% ont effectué un séjour linguistique. Les autres expliquent avoir séjourné pour exercer un emploi, en voyage scolaire ou bénévolement.
L’Union européenne : première destination
Les jeunes Français partent majoritairement dans les pays de l’Union européenne. Premier pays de destination : le Royaume-Uni (17%) suivi de l’Espagne (16,2%). L’Amérique représente 15% des séjours à l’étranger.
Les objectifs de la stratégie “Education et formation 2020”
La Commission européenne a elle aussi, fixé des objectifs, spécifiquement pour les étudiants du supérieur. Au moins 20% des diplômés de l’enseignement supérieur devront avoir effectué une partie de leurs études ou formation à l’étranger pendant au minimum trois mois.
Sur ce segment, la France est plutôt bien positionnée même si la cible 2020 n’est pas encore atteinte. Ce sont 16% des étudiants de la Génération 2013 qui ont effectué une période d’études ou de formation d’au moins trois mois dans un pays voisin.