Frédéric Fougerat, directeur de la communication du groupe Elior, bloggueur influenceur et enseignant en master communication d’entreprise et d’influence à l’ISCPA, livre 5 précieux conseils pour prendre la tête d’une équipe à manager.
Que se passe-t-il quand un manager intègre une équipe ?
Frédéric Fougerat : La vie d’une équipe est souvent perturbée quand un changement intervient à sa tête. On peut en être à la fois heureux ou malheureux, motivé par l’idée d’une nouvelle dynamique ou inquiet des éventuelles évolutions en perspective. Pour les équipes concernées, tous les ressentis, même opposés, sont possibles, voire compatibles.
Il en est de même pour le manager qui se retrouve propulsé face à une nouvelle équipe, dont il va découvrir les forces et les faiblesses, les solidarités et les rivalités, l’histoire, l’organisation, le fonctionnement, les pratiques et les habitudes. Lui aussi peut légitimement avoir une perception contradictoire d’une situation qu’il n’a pas provoquée, mais qu’il lui appartient d’assumer et de gérer.
Quelles sont les erreurs à éviter ?
Pour réussir une intégration, il ne faut pas critiquer son prédécesseur. Si des fautes ont été commises, elles sont normalement connues et il n’appartient au nouveau manager ni de les commenter, ni d’en raviver le souvenir.
Si la prise de fonctions se fait dans le cadre d’un changement de gouvernance ou de renouvellement d’une équipe de direction, le mieux est de tourner la page et de se mettre au travail, sans chercher à entacher l’action de son prédécesseur, ce qui est généralement mal vécu et perçu comme une agression gratuite et inutile de la part de l’équipe. On ne construit pas sa légitimité en cherchant à discréditer son prédécesseur. De même, évitez de débarquer avec vos solutions.
Tout ce qui a été fait avant n’est pas nul, et vous n’êtes pas un sauveur. Ce qui a été fait avant l’a été dans le cadre d’une stratégie, d’objectifs ou d’intentions d’un moment, d’une époque. Parce que la situation change, la stratégie, les objectifs ou les intentions vont également évoluer ou changer. Et si l’expérience est riche d’enseignements, on ne construit pas l’avenir avec le passé.
Quelles pratiques sont à privilégier ?
D’abord, savoir faire preuve d’empathie. Écouter, observer, comprendre, c’est le minimum à attendre d’un nouveau manager. Il est nécessaire d’aller au contact des autres et de s’imprégner de l’entreprise dans laquelle on arrive, son histoire, ses pratiques, ses valeurs, et de se mettre à l’écoute des hommes et des femmes qui y travaillent. Vous ne pouvez pas ignorer ce qui a été réalisé avant vous, avec ou sans succès. Ensuite, donner des gages de confiance.
À votre arrivée, personne n’est supposé vous faire confiance sur la seule base de vos intentions ou de votre allure. Si votre parcours ou votre réputation ne parlent pas pour vous, voire jouent contre vous, il vous appartient de donner des gages de confiance, le plus rapidement possible.
Savoir partager votre vision, montrer votre capacité à décider, rassurer sur votre volonté de déléguer permet de donner un cadre de travail et de fédérer l’équipe autour d’un projet qui participe à installer votre leadership. Créer de la proximité, de la complicité avec sa nouvelle équipe, être collaboratif et collectif, avancer avec humilité, être pédagogue plutôt qu’impérieux permet de tisser les premiers liens et contribue à créer une relation de confiance.