Améliorer la qualité de ses produits ou services, accroître sa productivité et ses compétences, tout en réduisant ses coûts et délais de fabrication, quelle entreprise ne serait pas tentée par cette perspective ? Tout cela est possible grâce au « Lean management », un véritable accélérateur de compétitivité.

Véritable outil de la performance industrielle, le système du « Lean » permet d’optimiser les ressources utilisées avec l’implication de l’ensemble du personnel.

 

Toutes les entreprises peuvent adopter le Lean management
Joseph Costa (cabinet AL Consulting), grand spécialiste du Lean depuis 22 ans, s’attache à établir les fondements de la démarche « Lean », et en premier lieu, à expliquer que bien que venant du secteur automobile (car inventée par les équipes Toyota), elle n’est réservée ni à ce secteur ni aux très grandes entreprises. « Littéralement, « Lean » signifie « maigre », mais on devrait plutôt lui donner le sens de « affûté », ou encore « optimum », explique l’expert. Son but est de se concentrer sur la valeur apportée au client en optimisant les ressources utilisées avec l’implication de l’ensemble du personnel. »

 

En effet, dans un contexte actuel de crise économique sans précédent, une entreprise ne peut plus imposer une logique industrielle calquée sur de la production de masse. Elle doit se placer dans un juste équilibre entre demande et production : fabriquer seulement ce qui est commandé par les donneurs d’ordres, en respectant les coûts, les délais, la qualité et les environnements (humain et naturel). Et pour produire au plus juste, à flux tendus.

 

Réduire toutes les formes de gaspillages

En agroalimentaire, par exemple, cela est essentiel car voilà un secteur où la durée de vie du produit est parfois très courte. Il devient donc impératif de réduire toutes les formes de gaspillages. Des gaspillages qui constituent bien la cible principale à éradiquer avec les outils du Lean.

Pour faire simple, cela consiste à améliorer rapidement les performances de l’outil de production, en éliminant autant que possible les gaspillages tels que la surproduction, les attentes, les transports inutiles, les processus‐traitement superflus, les micromouvements (gestes inutiles), la non‐qualité et les stocks (trop, trop peu ou hors contrôle).

 

Le Lean management, essentiel dans la filière agroalimentaire

Par exemple, en Languedoc-Roussillon, 35 entreprises régionales regroupées au sein de LRIA (Languedoc-Roussillon Industries agroalimentaires), de 10 à 250 salariés, fabriquant des produits très divers (produits laitiers, viandes, condiments, plats cuisinés, vins, produits de la mer, confiseries, produits bio), ont suivi un programme de mise en place d’outils de performance industrielle, basé sur l’optimisation des process de production, de maintenance et sur le Lean Management & le Lean Manufacturing, avec l’aide de Stéphane Baelde et de Thierry Martin, consultants de l’équipe PI Consultants, spécialisés en Lean.

 

Les résultats ont été très rapidement au rendez-vous : Réduction de 30% de certains coûts, augmentation de 10% de la productivité, réduction de 20% des temps de changement de format, diminution de 90% des temps de démarrage de ligne, gain de 15% des temps de préparation de commande, réduction des stocks… Qui dit mieux ?

 

Michel Bataille, Président des Vignobles Foncalieu et membre du Bureau de LRIA, témoigne : « Dans le cadre de son développement stratégique, l’Union de coopératives Foncalieu, forte de la diversité unique de ses terroirs a fait, depuis plus de 5 ans, le choix de la différenciation. Pour mener à bien cette mission que nous ont confié nos 1200 vignerons propriétaires, nous devons constamment améliorer notre performance et la qualité de nos produits et services pour évoluer et rester compétitive. Nous suivons depuis plusieurs années les actions que LRIA mène sur le thème de la Performance Industrielle. Nous avons notamment suivi les actions sur les outils de la performance industrielle (TRS, SMED, 5S…), sur l’optimisation de la fonction maintenance et sur le Lean Manufacturing. Nous avons, grâce à cette dernière, diminué les gaspillages sur nos lignes de conditionnements en éliminant les opérations sans valeur ajoutée. Ces travaux nous ont permis d’optimiser notre productivité tout en prenant en compte la pénibilité au travail et en améliorant les connaissances de nos salariés. Nous sommes à ce jour en constante recherche d’amélioration de nos pratiques que nous mesurons au quotidien en suivant les indicateurs mis en place au cours de ces différentes actions. »

 

Piloter autrement pour performer

Nouvelle éthique d’entreprendre, acte volontariste lourd de sens dans l’entreprise car entraînant de profondes mutations, il est ainsi clair que le Lean appuie là où ça fait mal : notamment sur la pensée traditionnelle de gestion. Les dirigeants sont amenés à revoir leur réflexion sur leurs savoir‐faire, leurs outils de pilotage et leur organisation avant d’agir réellement sur leur outil industriel… le tout en restant humain et en impliquant les personnels, car comme le rappellent Joseph Costa et Stéphane Baelde, cette démarche n’a aucune chance d’aboutir sans l’adhésion totale de tout le personnel et l’implication de chacun à chaque étape de son déploiement.

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