Il est difficile de ne pas s’énerver lorsque la discussion est tendue. Après tout, un désaccord peut être ressenti comme une menace. Vous craignez d’avoir à abandonner quelque chose : votre point de vue, votre façon de faire, le sentiment d’avoir raison, peut-être même du pouvoir. Votre corps se prépare alors à la bagarre en activant le système nerveux sympathique. C’est une réaction naturelle. Le problème est que notre corps et notre cerveau ne font pas bien la distinction entre les différentes menaces comme, par exemple, ne pas se faire entendre sur un projet et, disons, être poursuivi par un ours. Votre fréquence cardiaque et respiratoire s’emballe, vos muscles se raidissent, le sang quitte vos organes et vous allez probablement vous sentir mal.

Le mode « lutte ou fuite »

Autant de phénomènes qui ne vous mettent pas dans les meilleures dispositions pour résoudre un conflit. Si votre corps se met en mode « lutte ou fuite » ou active ce que le psychologue Dan Goleman appelle « le détournement de l’amygdale », vous risquez de ne plus avoir accès à votre cortex frontal, la zone du cerveau chargée de la pensée rationnelle. Or prendre des décisions rationnelles est précisément ce dont vous avez besoin pendant un échange difficile. Non seulement vous perdez de votre lucidité, mais votre interlocuteur va probablement repérer chez vous les signes du stress — visage qui devient écarlate, débit qui s’accélère — et, à cause de ces neurones miroirs qui nous font « attraper » les émotions d’autrui, votre collègue va sûrement se retrouver dans le même état. Et sans même vous en rendre compte, la discussion a dégénéré et le conflit s’est aggravé.

Heureusement, il est possible d’interrompre ces réactions physiques, de gérer vos émotions et d’avoir des échanges productifs. Plusieurs actions vous permettront de garder ou de recouvrer votre calme si vous vous êtes énervé.